Le texte suivant est extrait du Io Vivat ou les étudiants de l'Université un livre de référence (datant de 1983 et écrit par J. Koot) sur les traditions estudiantines. Il décrit l'origine de la calotte, ce qui permet de faire taire certains bruits qui en attribueraient l'origine aux couvre-chef des Zouaves ou à la calotte des curés.
Dans ce milieu très ardent et enthousiaste de la Société Générale Bruxelloise des Etudiants Catholiques, alors en gestation - c'était en janvier 1895 - on cherchait par tout les moyens à rendre un caractère estudiantin à la jeunesse universitaire. Celle-ci s'était, au cours des années précédentes, terriblement "embourgeoisée". La création de la "Générale" marquait une renaissance. Il manquait un signe distinctif pour caractériser à l'extérieur l'étudiant catholique, pour le "compromettre". On avait envisagé divers types de coiffure : la casquette à longue visière de toile cirée, la "longue penne" était écartée comme faisant trop "voyou" - le grand béret de velours, qui faisait "chic", était rejeté comme pas assez national, comme trop "français" (ceci est amusant à souligner quand on pense qu'il fut adopté plus tard par les étudiants flamingants).
Edmond Carton de Wiart, alors étudiant en droit, et l'un des plus chauds protagonistes de la création de la "Générale" proposa un jour une toque d'astrakan inspirée du bonnet des volontaires de 1830, ce qui donnait, disait-il, aux étudiants catholiques une coiffure caractéristique à la fois de leurs convictions et de leurs sentiments patriotiques. Joignant l'exemple à la parole, il fit fabriquer quelques toques ornées des insignes facultaires par un chapelier de la rue de la Station à Leuven, d'un modèle un peu moins haut que le bonnet de 1830, et d'un beau matin de janvier 1895, il arriva au cours arborant la nouvelle coiffure qu'il baptisa la "calotte". Il fut, bien entendu, un peu "chahuté" car les étudiants n'aiment pas beaucoup les innovations. Par bonheur il gelait à pierre fendre, et la moitié de l'Université patinait sur les étangs de l'Abbaye de Parc. Les membres de la "Hennuyère" qui avaient projeté une partie de patinage trouvèrent la "calotte" excellente pour ce sport, et achetèrent tout le stock. Huit jours plus tard à Leuven, Bruxelles, et bientôt à Liège et à Gand la calotte coiffait des centaines de têtes et devenait le signe de ralliement des étudiants catholiques. Depuis lors on l'a agrémenté de rubans et d'insignes variés, mais elle est toujours demeurée elle-même. son succès seul faillit la faire périr : elle fut adoptée par de nombreux collèges, mais les protestations des vrais étudiants universitaires ont fait presque partout abandonner son usage par les potaches.